Initiatives : skier eco-responsable, un parcours élitiste et militant

La saison est à la neige, alors nous avons sélectionné une petite liste d’initiatives qui vont dans le sens de la pratique d’un tourisme durable dans nos montagnes.

Pour sélectionner une station de ski engagée dans le développement durable ou vérifier où en est votre station favorite, consultez l’Eco-guide des stations de montagne édition 2010-2011 réalisé par l’association de Moutain Riders.

Vous pouvez aussi opérer une sélection via le site http://alpine-pearls.com réseau de 24 lieux de séjours dans les Alpes engagés dans la protection du climat et de la nature,  par  la mobilité douce (des habitants et des usagers), et dans la promotion de la diversité culturelle des Alpes. Deux stations françaises se sont engagées les Gets et Pralognon-la-Vanoise.

Avec le site snowcarbon (en anglais) sélectionnez une station directement accessible en train et des offres « tout en un » hébergement-forfait-transport. Les stations suivantes y figurent : Avoriaz, Chamonix, Courchevel, La Clusaz, Le Grand Bornand, Les Arcs, Les Gets, Les Menuires, Megeve, Meribel, Montgenevre, Samoens, Serre Chevalier, St Gervais, Tignes et Val Thorens. Mais où sont les stations de l’Isère pourtant sollicitées pour certaines pour adhérer au projet ? Pourquoi les Deux Alpes et l’Alpes d’Huez pourtant sitées par Moutain Riders parmi les plus avancées sur les questions de transport ne veulent elles pas figurer sur l’offre snowcarbon ?

Les stations ce n’est pas votre truc, tentez un des itinéraires accessibles sans voiture sur le site de changer d’approche. Déjà 8000 itinéraires en ligne et plus de 25 000 visiteurs mensuels. Par contre, si vous n’êtes pas expert de la montagne, il faudra vous accrocher car ce n’est pas d’un accès grand public (moi je n’y comprends rien). J’espère qu’il est prévu quelque chose dans ce sens.

Si vous devez acheter du matériel de glisse (en avez vous vraiment besoin ?) mettez dans votre sac l’éco-guide du matos 2010-2011 avant de partir faire votre shopping. Croisez les évaluations en consultant le guide d’achat éthique de la Déclaration de Berne, ou en glissant sa version papier -gratuite elle aussi – dans votre sac.  Même si vous n’êtes pas un « rider » à l’affût de matos technique, vous pourrez toujours vous faire plaisir en achetant des fringues pour la ville!

Vous avez choisi votre station, organisé et réservé votre transport, vous pouvez réserver vos leçons ou sorties de ski avec l’Ecorider ski School . Créée par Stéphane Lagarde, cette jeune école de ski de la vallée de Chamonix, est la première à s’engager sur des pratiques éco-responsables  tant au niveau de ses pratiques qu’au niveau de la sensibilisation de la clientèle. Une initiative à encourager parce que’on aimerait la voir se développer dans toutes les stations.

Maintenant il vous reste à choisir un hébergement éco-responsable dans une station . Cela se complique, Où trouver l’info ? Encore trop peu de sites d’OT mettent en avant le critère environnemental. Je n’ai pas fait le tour du web mais, si vous voyez un site de station qui valorise les hébergements engagés dans une démarche environnementale n’hésitez pas à partager l’info.

En attendant rappelons l’initiative collective de professionnels du tourisme de la vallée de Chamonix, qui se sont organisés en association Mont Blanc Eco-tourisme. Le site est inactif depuis plus d’un an, mais je sais que l’Hotel Morgane a obtenu la labellisation green globe cet été. Rappelons aussi que l’UNAT et en particulier l’UNAT Rhône-Alpes s’est engagée dans une démarche de développement durable et encourage ses adhérents à la suivre. Saluons au passage l’obtention cet été de l’Eco-Label Européen par le Village Vacances Les Flocons Verts au Carroz d’Arraches (74).

J’en profite également pour mettre en avant le site éco-touristique Evasion au Naturel situé à St Bernard du Touvet en Chartreuse (38) où les neiges précoces de Décembre ont permi les premières descentes à ski à la station de St Hilaire du Touvet.

Il reste au skieur motivé à faire le tour des sites des labels (Pour ne siter que les « principaux » Eco-label Européen, Clef verte, Greenglobe, Gîtes Panda) et des plateformes spécialisées (Voyageons AutrementEcotourisme magazine, Voyage pour la planète…).

Dans le premier cas, l’info n’est pas forcément ciblée vers le grand public, pour les plateformes 1°- il faut les trouver et cela dépendra des mots clés utilisés 2°- quelle confiance accorder aux sélections quand on sait que les hébergeurs paient pour y figurer et que les critères ne sont pas toujours clairement affichés.

Bref un réel parcours du combattant. Peut être y aurait il plus d’information dans les sites étrangers comme celui du greentraveller ? En tout cas, si au super marché le consommateur moyen peut aujourd’hui trouver du bio dans quasi tous les rayons, si le textile équitable est devenu tendance, ce n’est hélas pas le cas dans le secteur du tourisme, où il faut être un expert pour faire son marché. Les professionnels parlent beaucoup, produisent des études, peaufinent leurs critères, s’auto-congratulent mais les initiatives restent encore trop peu visibles. Il est temps de sortir l’offre tourisme durable de la sphère des avertis et des militants.

Pour que vos enfants s’amusent les jours de mauvais temps, demandez à l’office de tourisme un exemplaire gratuit des «Carnets de vacances en famille pour une planète durable» : diffusés à 150 000 exemplaires sur tout le massif des Alpes (Savoie, Haute-Savoie, Isère, Alpes de Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Vaucluse, Drôme, Hautes-Alpes).

Enfin n’oubliez pas la radio et la presse écrite qui relaient des initiatives en particulier le nouveau magazine de voyage A/R, qui consacre plus de 15 pages au tourisme durable dans son bimensuel. D’ailleurs je viens d’y trouver une nouvelle initiative qui permet de faire des économies  : jelouemonbonnet.com offre à la location des tenues de ski, après ski, matériel de randonnée et camping pour les petits comme les grands. Pour les visiteurs lointains des pays chauds, plus besoin d’acheter des tenues qui servent une semaine. Pour les touristes des plaines, plus besoin de skier dans la combi ringarde du cousin de 10 ans son ainé, fini le ridicule, à vous la combi dernier cri pour beaucoup moins cher. Initiative à suivre et à encourager.

Pour finir, ne boudons pas notre plaisir : partagez avec votre famille et vos amis les vidéos pleines d’humour de Billy et Willy au ski.

Cette liste d’initiatives n’est pas exhaustive et j’espère sincèrement qu’elle va s’enrichir au cours de la saison. Si vous avez connaissance d’autres initiatives exemplaires, n’hésitez pas à la partager avec nous.

carte postale niaise trouvée sur http://www.plonkreplonk.ch/

3 réflexions sur “Initiatives : skier eco-responsable, un parcours élitiste et militant

  1. Dans le numero de janvier 2011 de « A/R magazine voyageur « , à lire l’interview de Stewart Sheppard, salarié des Moutain Riders et responsable des eco-guides (p 90-91), ainsi qu’un article sur la station d’Arèches-Beaufort (pages 92-96). A/R le premier mag de voyage qui consacre des pages au tourisme durable.

  2. Très bonne initiative de votre part!!!
    La montagne n’est pas une décharge. Malheureusement je vois encore trop de touristes qui n’hésitent pas à balancer leurs mégots et autres déchets depuis les télésièges par exemple… Je pense que nous avons tous un rôle à jouer pour faire passer le message et de faire avancer les choses en terme de développement durable.
    Bonne continuation.

  3. Votre propos nous interpelle car nous essayons depuis maintenant 6 ans de nous inscrire dans ce que Jean Pierre Lamic (Voyageurs et Voyagistes Eco-Responsables) nomme « sports d’hiver durables, les pistes du possible ». Sur des massifs peu courus (sud du Massif Central), nous adaptons l’offre à la spécificité de ces territoires. Ici, c’est l’esprit du nordique qui prévaut et ce, sous toutes ces formes : raquettes, ski de fond, ski de randonnée nordique, chiens de traîneau … Après, notre démarche nous conduit tout naturellement vers des acteurs locaux vivant à l’année sur ces territoires et proposant des prestations de qualité. Car n’oublions pas qu’au delà des « bons gestes » et des « bons labels » (que nous ne contestons pas), il y a des personnes et des régions à faire vivre.
    Fred

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